Pin-en-Mauge 1793 - Niafles 2007

Un nouveau Port-Marly ?

Jacques Cathelineau, « le saint de l'Anjou », voiturier et sacristain de sa paroisse entraîne, le 10 mars 1793, 27 jeunes gens de celle-ci à la résistance contre la Constitution civile du clergé de 1790 qui chassait Rome de l'organisation du clergé en France, l'obligeant à prêter serment à la Constitution. Tous les évêques de France, sauf sept, la refusèrent ainsi que la moitié du bas-clergé. Jean-Paul II a canonisé, entre autres, les 99 martyrs d'Avrillé, morts précisément pour avoir refusé cette Constitution civile du clergé, en défendant leurs prêtres, comme les bienheureux martyrs de Laval.

Aujourd'hui, c'est pour la défense de ce qui constitue le cœur de la foi catholique, de l'Église, que des paroissiens niaflais résistent : la messe de référence pour la réforme de la réforme annoncée par Benoît XVI. Mais aussi pour que cette église Saint-Martin reste ouverte sept jours sur sept, avec un prêtre à demeure, et non pour une messe tous les onze dimanches, comme voulu par Mgr Maillard. (Cela dit aussi pour les non-pratiquants de Niafles ou ceux qui préfèrent aller ailleurs et qui disent qu'on leur confisque leur église.)

Les chiffres sont parlants :

52 semaines / 11 = presque 5 messes annuelles.

52 semaines x 7 (1 messe par jour) = plus de 364 messes annuelles. Un rapport de 5 à 364 !

Dans un entretien accordé à Ouest-France ce 12 juin, Mgr Maillard termine par ces mots :

 

– « (…) En occupant cette église, ce petit groupe est en dehors de la loi de la République, donc en infraction. Je souhaite qu'ils comprennent mon message. Si ce n'est pas possible, l'expulsion existe, pour rendre l'église à l'usage qui est le sien. »

Vous pensez à l'expulsion par les gendarmes ?

– « En effet. C'est le travail de la République. »

 

Sous cet angle, les choses sont clarifiées. Mgr Maillard dit, comme allant de soi, que la force publique doit être employée pour chasser une communauté chrétienne de son église et veut faire croire qu'il n'y a jamais eu de Concordat (en 1801, 200 ans de retard sur l'Histoire !). S'il y a expulsion un jour, ce ne pourra être qu'à la demande de l'évêque du lieu, puisqu'il n'y a aucun trouble à l'ordre public. L'évêque du lieu, c'est vous, Armand Maillard, puissiez-vous faire qu'il ne puisse être dit : « Évêque, c'est par toi que je meurs ! ».

Comme disait Georges Cadoudal aux émissaires des Princes émigrés en Angleterre : « Dites à ces Messieurs que nous nous battons pour mieux qu'eux ! » Il semble que les résistants de Niafles répondent à leur évêque, avec tout le respect qu'il lui doivent, comme Georges aux Princes, avec le même respect qu'il leur devait.

J.L.M.